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Redécouvrons le passé:
1153 /Saint Bernard de Clairvaux, la conversion du désir

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BULKO

1153

Saint Bernard de Clairvaux, la conversion du désir

Saint Bernard de Clairvaux, la conversion du désir
En 1112, Bernard de Fontaines (1090-1153) entre au Nouveau Monastère de Cîteaux (Côte-d’Or). L’enthousiasme de ce jeune homme de 22 ans a entraîné à sa suite frères, cousins et amis dans l’aventure cistercienne. Pour les moines de Cîteaux, ce souffle nouveau marque l’éclosion de la plante qu’ils avaient laborieusement semée et arrosée depuis 1098. Elle ne cessera dès lors d’étendre ses rameaux dans l’Église. De cette expansion, saint Bernard est regardé comme la figure de proue. Sa forte personnalité, sa doctrine spirituelle toute de feu, son charisme de guide ont fait de lui le conseiller des grands de son époque ; il reste aujourd’hui pour tous un guide éclairé sur les chemins de Dieu.
Une moniale de l'Abbaye de Rieunette
Une monialede l'Abbaye de Rieunette
Enfance. Bernard naquit en 1090 au château de Fontaines-lès-Dijon (Côte-d’Or). Ses parents, Tescelin et Aleth, eurent sept enfants. De son enfance et de sa jeunesse, nous savons peu de choses certaines. La biographie qu’écrivirent de lui ses amis et proches, de son vivant et à son insu, rapporte des faits légendaires qui disent surtout ce que Bernard deviendra et la façon dont il fut regardé par ses contemporains. Dame Aleth, alors enceinte de lui, le vit en songe comme un petit chien qui aboyait avec force : son fils sera un fidèle gardien de la maison du Seigneur. Une nuit de Noël, Bernard enfant vit l’Enfant Dieu naissant du sein de la Vierge : sa vie spirituelle restera profondément marquée par la contemplation du mystère de l’Incarnation et de la place de la Vierge Marie.

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Un jeune meneur d’hommes.
Alors que ses frères se formaient pour le métier des armes, Bernard fut envoyé étudier auprès des chanoines de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or), études dont il profita abondamment. Sa mère mourut en 1103 alors qu’il était encore adolescent. Elle avait eu sur lui et ses frères un grand ascendant. Son souvenir sera très présent au moment où chacun se décidera pour la vie monastique. Au milieu de ses camarades jeunes nobles, il se montre différent, habité par un appel intérieur de plus en plus pressant. Devant son désir de vie monastique, sa famille tente de le détourner vers la cléricature. C’est finalement lui qui convaincra ses proches de le suivre. Déjà Bernard se montre un véritable meneur d’hommes. Quand ils se présentent à Cîteaux en 1112 ils sont, raconte-t-on, une trentaine. L’abbé Étienne Harding (1050-1134) préside à la formation de tout ce groupe. Après une première fondation en 1113 à La Ferté (Saône-et-Loire), Cîteaux envoie Bernard et douze frères fonder Clairvaux (Aube) en 1115. Le jeune abbé a 25 ans. Il était prêtre, mais on ne sait pas quand il fut ordonné.


Le noyau d’une spiritualité cistercienne.
Bernard n’a pas une santé robuste. Lorsque, épuisé, il doit se reposer durant un an, Guillaume, abbé bénédictin de Saint-Thierry (Marne), lui-même malade, le rejoint. Une profonde amitié se noue entre ces deux grands spirituels ; Guillaume sera le premier biographe de Bernard mais mourra avant lui. Des heures entières ils parlent de théologie spirituelle ; le Cantique des cantiques est au cœur de leurs entretiens. Ce dialogue se poursuivra à travers leurs écrits respectifs. Deux autres auteurs cisterciens formeront avec eux le noyau d’une spiritualité typiquement cistercienne : Guerric d’Igny (v. 1070-1157) et Aelred de Rievaulx (1110-1167). Dans une même recherche ardente de Dieu, chacun montre une approche très personnelle : Bernard apporte une note nuptiale, là où Guillaume se montre contemplatif ; Aelred est connu comme docteur de la charité et de l’amitié spirituelle tandis que Guerric exprime l’expérience de Dieu sous la forme de la maternité spirituelle. Les amitiés solides cultivées par Bernard tout au long de sa vie s’étendent largement au-delà du cercle cistercien. Il sait reconnaître la valeur spirituelle des personnes et faire avec elles un chemin d’élévation mutuelle vers Dieu, quand bien même leurs avis divergent.


La naissance de l’Ordre cistercien.
Après un début d’abbatiat difficile, Clairvaux devient rapidement le centre du rayonnement croissant de son abbé. Bernard voyage aux alentours de son abbaye, appelé par les grands du monde ou de l’Église pour régler des affaires matérielles, politiques, ramener la paix entre seigneurs… De ses déplacements, il ramène des jeunes recrues pour le service de Dieu. De nouveaux monastères sont fondés à partir de Clairvaux (Trois-Fontaines (Marne) 1118, Fontenay (Côte-d’Or) 1119, Foigny (Aisne) 1121…) tandis que Cîteaux continue à essaimer (Pontigny (Yonne) 1114, Morimond (Haute-Marne) 1115…). Le mouvement continuera tout au long de la vie de Bernard ; ce seront des fondations directes ou des affiliations de monastères existants. Des « quatre filles » de Cîteaux (les monastères de Clairvaux, Morimond, Pontigny et La Ferté, premières fondations de Cîteaux, tous situés autour de la Bourgogne), Clairvaux devient largement la plus active. À la mort de Bernard en 1153, la filiation de Clairvaux comptera plus de 160 monastères répandus dans toute la chrétienté. L’Ordre cistercien est en train de naître. Les traits fondamentaux de la vie monastique cistercienne sont alors mis par écrit. Ils manifestent l’intuition des fondateurs de Cîteaux, mais aussi l’influence de Bernard et de ses compagnons (lire l’article sur Cîteaux).


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Un homme à l’influence grandissante.
C’est un tiraillement intérieur pour celui qui se voulait éperdument moine, vaquant à Dieu seul dans la solitude du cloître, et se retrouve parcourant les routes de France d’abord, puis de l’Italie vers Rome pour étendre finalement son influence sur l’Église entière ; paradoxe d’un homme passionné de Dieu, véritable « chimère de son siècle » comme il se définira lui-même. Il ressent profondément en lui les joies et les souffrances de son temps et porte à tous les hommes, ses frères, la Parole entendue dans le secret. Son action ne sera pas toujours comprise, ni bien reçue, elle sera critiquée ou louée, couronnée de succès ou tournant à l’échec ; mais toujours elle portera la marque de l’audace prophétique, de la recherche de la vérité et de la paix. On le trouve dans des conciles et synodes régionaux, il s’occupe du différend entre le roi de France et les évêques de Paris et Sens, soutient le pape Innocent II durant le schisme d’Anaclet, réconcilie les cités de Pise et de Gênes (Italie), intervient dans les nominations d’évêques… Lorsqu’en 1144, un ancien moine de Clairvaux, Bernardo Paganelli di Montemagno, est élu Pape sous le nom d’Eugène III, Bernard est chargé par lui de prêcher la seconde croisade. Le discours de Vézelay (Yonne) le jour de Pâques (31 mars) 1146 est resté célèbre, tout comme l’échec retentissant de cette aventure, qui donnera pourtant à l’abbé de Clairvaux l’occasion de défendre les juifs de Rhénanie menacés par des fanatiques. Saint Bernard proclame en Allemagne : « Ne touchez pas aux Juifs, ils sont la chair et les os du Seigneur ! » ; « Celui qui touche à un Juif pour le tuer, c’est comme s’il touchait à Jésus lui-même ».


Un phare dans la nuit.
L’aura dont bénéficie Bernard le désigne pour affronter les pensées nouvelles ou hérétiques qui germent à cette époque. Dans ce domaine, il ne montre aucun empressement ; ses enseignements sont conçus comme un accompagnement de l’âme dans sa quête spirituelle, non comme une base pour les controverses doctrinales. Il ne répond pas lorsqu’il est sollicité pour prendre position contre Guillaume de Conches. Il faudra l’insistance de Guillaume de Saint-Thierry pour qu’il rédige son Traité contre les erreurs d’Abélard et accepte de relever le défi d’une confrontation publique lancée par le maître. Bernard est aussi présent au concile de Reims en mars 1148 qui condamne les thèses sur la Trinité de Gilbert de la Porrée (qui séparait de manière artificielle la nature de Dieu et ses attributs) ; il en retient l’humilité de l’évêque de Poitiers qui accepte l’avis de l’assemblée et se réconcilie avec ses dénonciateurs.
L’époque de Bernard voit fleurir des mouvements divers qui allient une forme de révolte contre la société à des doctrines hérétiques dont le point central est de considérer les créatures comme mauvaises. Ces groupes, auxquels on a donné le nom générique de cathares, s’organisaient de façon plus ou moins sectaires. Lorsqu’Ebervin de Steinfeld avertit Bernard et lui demande de réfuter leurs erreurs doctrinales, l’abbé de Clairvaux insère sa réponse dans ses sermons sur le Cantique (SCt 65-66), mais aussi part prêcher dans la région de Toulouse afin de ramener les hérétiques à la foi « non par les armes, mais par les arguments ». Là, s’arrête son action envers les cathares. D’autres prendront la relève ; cisterciens, puis dominicains seront fortement impliqués dans ce combat qu’ils estimeront d’abord spirituel, là où les seigneurs locaux déraperont en répression sanglante, mêlant aux considérations doctrinales des objectifs plus politiques.

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L’idéal d’un moine passionné de Dieu.
Cependant ces actions extérieures de l’abbé de Clairvaux ne constituent pas – loin s’en faut – la part la plus importante de son héritage. Car Bernard est d’abord un moine, un chercheur passionné de Dieu, un père et un guide pour ceux qui s’engagent à la suite du Christ. Sur la vie religieuse de son temps, son influence est double : par sa prédication et ses écrits, il répand un souffle de ferveur renouvelée, appuyée sur une doctrine solide ; par ses interventions et son exemple, il agit au niveau des institutions. Son époque voit, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, une diversification des modes de vie religieuse, avec l’apparition de multiples groupements de monastères. Cîteaux est l’un d’entre eux, mais aussi Cluny, Obazine, Prémontré, la Chartreuse… sans oublier les ordres de chevalerie, ces Templiers pour lesquels Bernard écrit l’Éloge de la nouvelle chevalerie. C’est dans son « Apologie » adressée à Guillaume de Saint-Thierry que l’abbé de Clairvaux dessine la vie monastique telle qu’il la conçoit, telle qu’il la répandra. Pour vivre intégralement la recherche de Dieu, Bernard pose des conditions radicales pour permettre à chaque moine de réaliser cet idéal. Rupture avec les modèles économiques et sociaux d’une époque marquée par la féodalité, pauvreté réelle et manifeste, simplicité sans précédent dans la liturgie, les ornements ou l’architecture… Tout est mis en œuvre pour favoriser l’intériorité, dans une vie fraternelle au sein d’une communauté stable qui cherche à retrouver l’authenticité de la vie selon la Règle de Saint Benoît.


Un écrivain talentueux.
On a écrit que Bernard avait renoncé à tout « sauf à l’art de bien écrire ». Servies par une écriture magnifique, ses œuvres se veulent d’abord pastorales. Il fraie pour ses moines, mais aussi pour les autres, un itinéraire de retour à Dieu qui emprunte le chemin que Dieu lui-même a pris à la rencontre de l’homme : le Christ, Verbe fait chair dans le temps, Verbe qui visite l’âme assoiffée de Lui, Verbe attendu dans l’espérance. C’est d’expérience que Bernard parle : la sienne, celle de ses lecteurs, celle qu’il décrypte dans les Livres Saints devenus comme son milieu naturel. Son enseignement est incarné, intégré dans la vie. Il est lecture de la Parole divine dans l’existence réelle des hommes, de chaque âme individuelle et de toutes les âmes unies en Église ; chemin de conversion qui ré-ordonne l’homme tout entier dans le désir même de Dieu.


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Une intense dévotion mariale.
Sur la route qui mène au Christ, Marie, Mère du Fils de Dieu, occupe une place primordiale. La Sainte Vierge accomplit en sa personne les prophéties qui l’annonçaient ; toute pure, toute libre dans son consentement, intimement associée à son Fils, elle est pour nous le canal des grâces divines. Saint Bernard est l’auteur de sermons sur Marie, de la prière du Memorare (« Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé votre intercession, ait été abandonné. Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, j'accours, je viens à vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Amen ») et d’une prière appelant à la confiance, mise en musique à l’époque contemporaine par la Communauté de l’Emmanuel (« Regarde l’étoile, invoque Marie »).
Bernard meurt à Clairvaux le 20 août 1153 à l’âge de 63 ans. Canonisé le 18 janvier 1174 par Alexandre III, il a été déclaré Docteur de l'Église par Pie VIII par décret du 17 juillet 1830. On le fête le 20 août.
Compléments
Sources documentaires

3 propositions pour construire l'avenir

Les 3 propositions qu'une moniale de l'Abbaye de Rieunette a faites le samedi 20 janvier 2018.

Engagement

Je me rends dans
un monastère cistercien vivant.

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Formation

Que retenir du Pontificat du Bienheureux Paul VI ?
Je découvre la réponse du cardinal Paul Poupard.

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Prière

Je prie Marie
avec saint Bernard de Clairvaux. 

Je prie