Le sourire et le travail. Pareille à une abeille laborieuse, Madeleine se consacre aux humbles tâches, en supportant seule un mal dont elle ignore encore la nature et qui la fait énormément souffrir, d'autant plus que quand on est seul, on souffre doublement. Elle est pareillement assidue au travail et à l’adoration. Voulant être particulièrement obéissante, elle écrivit une liste de règles qu’elle suivait scrupuleusement. En voici simplement deux : toujours sourire, toujours être prête pour exécuter les travaux les plus humbles.
Pour l’unité des chrétiens. À l'occasion du premier jour de l'Octave de prière pour l'Unité de l'Église et des Chrétiens, le 18 janvier 1945, que les Filles de l'Église ont célébré dans l'église de Saint-Julien à Venise, Madeleine, alors jeune novice, comprit que cette Congrégation était née pour que l'Église toute entière « soit Une, afin que le monde croie et pour que nous soyons Un, d'abord les Chrétiens unis, puis les frères séparés » et que, pour ce but, il fallait prier et souffrir jusqu'à donner même sa vie. La simplicité de Madeleine se traduisit alors immédiatement en acte et, après avoir attendu que la Mère Générale Marie Oliva Bonaldo fût seule, elle lui demanda à genoux la permission d'offrir sa vie pour l'Unité de l'Église. Cette Église pour laquelle notre Seigneur Jésus avait assidûment prié le Père afin que nous soyons Un. Madeleine offrit sa propre vie au Seigneur, en victime pour cet idéal.
Souffrir pour l’Église. Le Seigneur, comme toujours, prend au mot les désirs des âmes généreuses : le 25 janvier 1945, dernier jour de l'Octave, Madeleine resta bloquée dans son lit, sans plus pouvoir bouger, dans un océan de douleurs. Le diagnostic tomba : tuberculose des os, maladie de Pott. Une condamnation par la science médicale, mais une victoire de la charité. Transportée avec des moyens de fortune à l’hôpital du Lido à Venise, elle souffrit terriblement pendant un an et demi (voir sous l’onglet « compléments » ci-dessous le témoignage d’une consœur) et, à ceux qui lui disaient que le Seigneur avait pris son offrande au mot, elle répondait : « Je ne regrette pas, tu sais. Je suis contente. Il me suffit qu'Il me donne la force. » Devenue une véritable plaie vivante, Madeleine continua à « ne pas se dérober » et, de la même manière qu'elle vécut dans la simplicité, avec la continuelle certitude d'être victime pour la réalisation de l’unité entre les Chrétiens séparés, elle s'immola avec une simplicité de tous les instants, répétant invariablement ces paroles : « Pour l'Église ! La souffrance acceptée avec amour est d'une grande valeur pour la Sainte Église. »
La prospérité d’une cause. Au printemps, le Patriarche de Venise lui permet, à l'article de la mort, de prononcer ses vœux perpétuels ; et, entièrement consommée, Madeleine meurt le 27 mai 1946, âgée de moins de 28 ans, en offrant sa vie comme « sacrifice spécial » pour la douce espérance du Pasteur Suprême de l'Église. Sa mémoire est vive parmi toutes ses consœurs et parmi ses très nombreux dévots, spécialement durant la Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens, du 18 au 25 janvier de chaque année. Du jour de sa mort à aujourd'hui, la réputation de sainteté de Madeleine – jamais mise en doute chez tous ceux qui l'ont connue – s'est diffusée dans différentes régions d'Italie et dans le monde, suscitant et multipliant les témoignages d'admiration et le désir de la voir glorifiée par l'Église.
« Un réconfort, une inspiration ». De nombreuses personnes ont dit avoir été aidées par son intercession face à des dangers mortels sur la route, pour des guérisons, des résolutions de problèmes familiaux, d'autres pour le réconfort spirituel obtenu lors de souffrances ou de difficultés. De jeunes prêtres, des religieux, des spécialistes et des apôtres de la « vie œcuménique » tiennent sa spiritualité en haute estime et en propagent la connaissance.
Servante de Dieu. Le 22 mai 1968, le Cardinal Patriarche de Venise, Giovanni Urbani, ouvrait à Venise le procès canonique de sa béatification, conclu en 1971 par le nouveau Patriarche Albino Luciani, futur pape Jean-Paul Ier (aujourd'hui Servant de Dieu), et transmis à Rome auprès de la Congrégation pour la Cause des Saints pour la poursuite de la Cause. L'enquête canonique complémentaire, initiée le 16 janvier 2009 par le Cardinal Angelo Scola, a été clôturée le 12 juin 2010. Voici ce que le Cardinal Scola écrivait sur Maddalena Volpato :
« Cette figure de femme consacrée, d'une grande simplicité et de grande pauvreté d'esprit, de grande humilité, cette "jeune réellement capable d'abandon et d'ascèse", dont "la sainteté, certainement déjà objectivement implicite, a sa racine première dans la subite décision d'offrir sa propre existence pour un bien si important qu'est celui de l'Unité des Chrétiens", puisse-t-elle être pour nous tous un réconfort, une inspiration, une espérance – spécialement dans les souffrances où, tôt ou tard, nous sommes tous atteints –, et suscite, surtout chez les jeunes, une même radicalité pour suivre le Christ : une radicalité que Sœur Madeleine Volpato démontre être supérieure à tout type de souffrance physique et même à la mort, parce que l'amitié, la proximité avec Jésus est pour l'éternité. »
Depuis novembre 1972, le corps de la Servante de Dieu Madeleine Volpato repose au cimetière de San Alberto di Zero Branco (province de Trévise). De nombreuses personnes recourent à son intercession en espérant recevoir son soutien.
Le sourire de Madeleine, l'héroïcité simple de son offrande sont une petite mais vive lumière pour éclairer le Chemin de tout fils de l'Église sur la voie de l'Œcuménisme.