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Redécouvrons le passé:
1902 /Sainte Maria Goretti, l’impossible pardon

Notre Histoire avec Marie

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CONCEPTION ET REALISATION

BULKO

1902

Sainte Maria Goretti, l’impossible pardon

Sainte Maria Goretti, l’impossible pardon
Le 6 juillet 1902, en Italie, alors qu’elle n’a pas encore douze ans, la petite Maria, martyre de la pureté, qui porte le nom de la Vierge, succombe à ses blessures pour avoir refusé de céder aux avances de son voisin. Ses derniers mots sont pour pardonner à son bourreau. Dans sa vie comme dans sa mort, la petite Italienne voulut ressembler à Jésus en ne donnant aucune prise à la haine : « Père, dit Jésus, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc XXIII, 34).
Odile Haumonté Responsable du magazine Patapon, auteur d’une cinquantaine de livres dont de nombreuses vies de saints
Odile HaumontéResponsable du magazine Patapon, auteur d’une cinquantaine de livres dont de nombreuses vies de saints
Le drame du 5 juillet 1902. Dans une petite ferme, à Nettuno (Latium), au sud de Rome, vivent deux familles que la misère a réunies sous le même toit. Dans la famille Goretti, le papa Luigi est mort et Assunta, la maman, travaille courageusement aux champs avec ses deux fils tandis que Maria, surnommée Marietta, l’aînée, s’occupe de la maison et de ses petits frères et sœurs. L’autre famille, les Serenelli, est composée d’un garçon, Alessandro (17 ans), et de son vieux père infirme.
À onze ans (elle est née le 16 octobre 1890 à Corinaldo, dans les Marches italiennes), Maria est une jeune fille pieuse, douce et courageuse, faisant de son mieux pour soulager sa maman qui croule sous le poids des soucis. Maria n’ose pas lui dire combien elle a peur d’Alessandro et de ses mauvais regards. Ce jour-là, tout en surveillant sa petite sœur qui dort, Maria sourit en pensant que, le lendemain, elle pourra assister à la messe et recevoir Jésus dans la communion. Quelle joie immense ! Soudain, devant elle, une ombre la fait sursauter.
- « Alessandro ? »
L’adolescent la relève brutalement en la saisissant par le coude. Maria ne comprend pas, il la pousse dans la cuisine, il doit avoir faim ou soif. Cependant, quand il l’attire contre lui, ses gestes lui inspirent un violent dégoût.
- « Que fais-tu ? crie la jeune fille.
- Tais-toi ou je te tue ! »
 Maria se débat de plus belle. L’angoisse l’étreint, mais une détermination totale l’habite. Avec une force insoupçonnée, elle repousse ses tentatives :
- « Arrête, Alessandro, arrête ! Ce que tu fais n’est pas la volonté de Dieu ! »
Maria lutte de toutes ses forces.
- « Alessandro, non, c’est un péché ! Ne fais pas ça ! »
Excédé, il comprend qu’il n’arrivera pas à ses fins. Fou de colère, il saisit un poinçon et, à quatorze reprises, animé par une rage meurtrière, il la frappe sauvagement. Quand elle s’effondre à ses pieds, il s’enfuit dans sa chambre et s’enferme à double tour.  

Le départ pour l’hôpital.
Le bébé, réveillé par les cris, pleure sur sa couverture. Maria se traîne jusqu’au palier :

- « Maman... Maman... »
 La voisine sort de sa maison :
- « Que se passe-t-il ? », demande-t-elle. Montant dans l’escalier, elle aperçoit Maria au sol.
- « Oh ! mon Dieu, Maria est tombée ! À l’aide ! »
L’ouvrier agricole de la ferme voisine se précipite à son tour. Tous deux voient, autour de Maria, le sang répandu et quand l’homme la relève en la soutenant dans ses bras, les horribles blessures leur sont révélées.
- « Maria, s’écrie la voisine d’une voix tremblante, que t’est-il arrivé ?
- Alessandro... chuchote-t-elle. Je ne voulais pas... il m’a tuée...
- Monte-la dans sa chambre, vite, vite ! Moi, je vais chercher le médecin ! »
Assunta, sa maman, entre dans la chambre où Maria repose, blanche comme un linge, ses longs cheveux répandus sur l’oreiller. Le drap remonté cache les affreuses blessures et le médecin est penché vers elle. Les femmes du hameau qui se trouvent là entourent aussitôt Assunta, puis l’une d’elles demande d’un ton sévère :
- « Où se trouve Alessandro ?
- Certainement dans sa chambre, personne ne l’a vu sortir. »
Les femmes, accompagnées de quelques hommes qui sont à leur tour revenus des champs en voyant l’attroupement devant la maison, tentent d’ouvrir la porte :
- « Alessandro, nous savons que tu es là ! Sors ! »
Dehors, on entend l’ambulance qui arrive, accompagnée d’autres bruits de sabots : ce sont les gendarmes. Tandis que l’on descend Maria sur une civière, les forces de l’ordre doivent protéger le jeune homme de la colère des voisins. Sans eux, l’assassin aurait été tué par les mains des villageois sans autre forme de procès.
- « Pourquoi as-tu fait une chose pareille ?, interrogent-ils sévèrement.
- Je ne sais pas, répète le garçon d’un ton buté, le visage fermé. Je ne me souviens de rien. »
Un triste convoi se met en route vers Nettuno : la voiture des gendarmes conduisant Alessandro en prison ; et l’ambulance où chaque cahot arrache à Maria des gémissements de douleur qu’elle s’efforce de réprimer vaillamment tandis qu’une prière monte à ses lèvres.  

Pardonnes-tu comme Jésus a pardonné ?
Dans la chambre de l’hôpital de Nettuno où Maria repose, les médecins se consultent :

- « Comment a-t-elle survécu jusqu’à maintenant avec de telles blessures ? C’est incompréhensible !
- Hélas, les heures lui sont comptées. »
Et ces dernières heures sont marquées par de terribles souffrances. Les religieuses qui la soignent sont édifiées par le courage de cette enfant qui demande qu’on la rapproche de la statue de la Sainte Vierge. Elle brûle de fièvre.
Soudain, le visage de Maria s’éclaire : le Père Signori entre dans la chambre.
- « Vous m’apportez Jésus, parvient-elle à murmurer.
- Oui, Maria. Mais d’abord, dis-moi une chose : comme Notre Seigneur Jésus a pardonné à ses bourreaux, pardonnes-tu à celui qui t’a infligé ces coups ? Pardonnes-tu à Alessandro ? »
La fillette a un imperceptible mouvement de recul, une courte hésitation en se remémorant la violence de la scène, les gestes, les menaces et les coups. Puis la paix revient sur son visage :
- « Oui, dit-elle, pour l’amour de Jésus, je lui pardonne et je veux qu’il soit un jour avec moi dans le Paradis. Que Dieu lui pardonne car moi, je lui ai déjà pardonné. »
Elle reçoit alors, avec joie et ferveur, la communion et le sacrement de l’extrême-onction. Puis le Père Signori lui propose de faire partie du mouvement des Enfants de Marie.
- « Oh oui ! »
Il passe autour de son cou la médaille des Enfants de Marie, qui ne la quittera plus. De nombreux visiteurs viennent la voir, déposant des fleurs dans la chambre et sur le lit, et repartent en emportant avec eux une atmosphère du Ciel. Vers 15 heures, alors que 24 heures se sont écoulées depuis le drame, Maria perd connaissance. À quatre heures moins le quart, elle fixe sa mère sans la reconnaître, une religieuse lui prend alors la main et elle retombe doucement sur l’oreiller, l’air apaisé et serein. Maria est morte en ce 6 juillet 1902, elle n’avait pas encore douze ans. Dans les couloirs de l’hôpital, on n’entend qu’un murmure :
- « La sainte est morte ! »
Ses obsèques, au matin du 8 juillet, soulevèrent une émotion immense à Nettuno.  

L’amour plus fort que la mort.
Au cours du procès d’Alessandro, dans la salle d’audience, Assunta Goretti, la maman de Maria, déclare d’une voix ferme :

- « Monsieur le Président, je lui pardonne du fond du cœur. »
Des murmures de protestation et des exclamations haineuses se font entendre dans la salle. Condamné à trente ans de prison (il a échappé à la prison à vie parce qu’il était mineur au moment des faits), Alessandro Serenelli est incarcéré au pénitencier de Noto en Sicile. C’est un prisonnier difficile, craint par ses codétenus et méprisé par les gardiens.
Une nuit de 1910, il fait un rêve : il voit Maria dans un jardin, toute vêtue de blanc. Elle cueille de grands lys et les lui tend. Au moment où il va les prendre, ils se transforment en autant de lumignons allumés comme des cierges. Puis Maria disparaît et il s’éveille, troublé. Dans son cœur endurci, une petite source trouve son chemin et le repentir commence à naître.  

image

Le pardon de Maria.
Peu de temps après, Mgr Blandini, l’évêque du diocèse, vient voir Alessandro en prison. Les gardiens tentent de le dissuader d’effectuer cette démarche :

- « Il n’y a rien à attendre de lui, Excellence.
- Je voudrais quand même le voir. »
 Alessandro semble un peu étonné quand l’évêque se présente à lui, mais, comme à son habitude, il se tait. Il reste debout, distant.
L’évêque s’assied sur la chaise qu’on lui a apportée et lui parle simplement, amicalement, sans s’offusquer de son silence discourtois.
- « Alessandro, il m’a semblé que peut-être, il y avait une chose que vous ignorez, une chose très importante. » L’homme – il a maintenant presque trente ans – ne répond pas, mais manifeste un certain intérêt.
- « Est-ce que vous savez, continue l’homme de Dieu, qu’avant de mourir, Maria vous a pardonné ? » Alessandro sursaute ; il vient s’asseoir sur son lit en face de l’évêque :
- « Que dites-vous ?
- Avant de mourir, Maria a dit ces mots : « Pour l’amour de Jésus, je lui pardonne et je veux qu’il soit avec moi au Paradis. » »
Avant même qu’il ait fini de parler, le prisonnier s’est penché en avant, le visage dans les mains, et il se met à pleurer amèrement. L’évêque le laisse sangloter un moment, puis lui pose doucement la main sur la tête.
Alessandro tombe à genoux sur le sol.
L’évêque l’écoute alors en confession, accueillant son sincère repentir avant de lui donner l’absolution :
- « Et moi, je vous absous de vos péchés, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »
Après cette visite, l’attitude d’Alessandro change du tout au tout. Non seulement il devient un prisonnier modèle, mais il se met à prier et à lire la Bible.  

Le pardon d’Assunta.
Alessandro est libéré en 1929, après avoir passé vingt-sept ans en prison, dont dix-neuf années d’un comportement exemplaire.
Assunta Goretti et ses enfants sont revenus à Corinaldo, leur village natal, non loin d’Ancône. La maman de Maria travaille au service de l’archiprêtre de Corinaldo. Un jour de l’hiver 1934, juste avant Noël, un homme sonne à la porte du presbytère. Assunta ouvre. Il la regarde timidement et lui demande :
- « Assunta, me reconnaissez-vous ? »
Une seconde de silence où leurs regards se croisent.
- « Alessandro, dit-elle.
- Ma rédemption ne sera pas complète si je n’obtiens pas votre pardon. Assunta, pourrez-vous un jour me pardonner ?
- Mon enfant, ma Marietta t’a pardonné, le Bon Dieu t’a pardonné... Je te pardonne, moi aussi. »
Ils communient ensemble à l’église, le jour de Noël, avant de partager le repas chez l’archiprêtre.  

Maria Goretti est proclamée bienheureuse par le pape Pie XII le 27 avril 1947. Trois ans plus tard, elle est canonisée par le même pape Pie XII, le 24 juin 1950. Aux deux cérémonies, qui attirèrent une foule impressionnante sur la place Saint-Pierre, assistait Assunta : c’est la première fois qu’une mère voyait la canonisation de sa fille. Alessandro, devenu membre du tiers-ordre franciscain et jardinier du couvent des capucins à Ascoli Piceno, dans les Marches, mourut le 6 mai 1970, à 87 ans, au couvent de Macerata (Marches), après avoir laissé un testament très édifiant. Patronne des Mariette, Maria Goretti est fêtée le 6 juillet, jour de son entrée au Ciel.
Compléments
Sources documentaires

3 propositions pour construire l'avenir

Les 3 propositions qu'Odile Haumonté a faites le samedi 7 juillet 2018.

Engagement

Je pardonne à quelqu'un
qui m'a fait du mal.

Je m'engage

Formation

Faut-il pardonner ?
Découvrez la réponse du Père Michel Gitton.

Je me forme

Prière

Je prie la prière de saint Silouane
l’Athonite pour mes ennemis.

Je prie