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Redécouvrons le passé:
431 /Notre Dame de Béhuard, veillez sur la Terre

Notre Histoire avec Marie

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431

Notre Dame de Béhuard, veillez sur la Terre

Notre Dame de Béhuard, veillez sur la Terre
Le sanctuaire de Notre-Dame de Béhuard (Maine-et-Loire) est l’un des plus anciens de France, et, pour en raconter l’histoire, nous retiendrons cinq grandes périodes, en portant notre attention à chaque fois sur la spiritualité qui s’en dégage.
Père Philippe Loiseau Prêtre au service du sanctuaire
Père Philippe LoiseauPrêtre au service du sanctuaire
Introduction. Le sanctuaire est situé sur une île, la seule de tout le cours de la Loire où se trouve un bourg de 120 habitants, et qui constitue une commune. L’île de Béhuard (Maine-et-Loire) serait née d’une poussée de lave il y a près de 400 millions d’années dont il subsiste le rocher sur lequel se trouve la chapelle Notre-Dame. Il est remarquable de connaître cette origine, ce surgissement venant des profondeurs magmatiques de la terre en feu qui, en s’élevant, s’est durci pour devenir un rocher sur lequel on peut s’appuyer et trouver refuge. Car en effet, la Bible a souvent repris ces thèmes apparemment antithétiques pour désigner Dieu lui-même qui apparaît à la fois comme un feu dévorant (Genèse XIX, 24 ; Deutéronome IV, 11 ; 29,23 ; 1 Rois XVIII, 38…) et comme un rocher rassurant (Deutéronome XXXII, 4.31 ; 2 Samuel XXIII, 3 ; Isaïe XXVI, 4 ; XXX, 29 ; XL, 8 ; Habacuc I, 12 ; Psaume 18, 3.32 ; 31, 4 ; 92, 16 ; Matthieu VII, 25-25 ; XVI, 18…).  

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Saint Maurille et la fête de la nativité de Marie (Ve siècle).
La dévotion à Notre Dame de Béhuard remonte à saint Maurille, disciple de saint Martin de Tours et devenu évêque d’Angers, qui a érigé en 431 – l’année du concile d’Éphèse (en Turquie actuelle) qui a déclaré Marie « mère de Dieu » (Theotokos en grec) – une statue de la Vierge sur le rocher volcanique, pour honorer sa nativité. En effet, un an auparavant, en 430, il avait eu près du monastère du Mont-Glonne (Saint-Florent-le-Vieil, Maine-et-Loire), au lieu-dit « la Croix Pichon » (aujourd’hui le sanctuaire du « Marillais ») une apparition de la Vierge Marie dans un peuplier lui demandant d’établir dans le diocèse d’Angers une fête solennelle du jour de sa sainte naissance, le 8 septembre. La tradition rapporte que cette statue aurait remplacé des idoles païennes, marquant ainsi Béhuard comme l’un des lieux les plus anciens de la christianisation de l’Anjou (A. Fauvel, p. 175, retient l’année 431 pour l’apparition de Notre-Dame à saint Maurille, et 432 pour l’installation de la statue sur le rocher de Béhuard).
 

Le chevalier Buhard et les sauvetages miraculeux (XIe siècle et suivants)
. Au cours du XIe siècle, Geoffroy Martel (Geoffroy II), comte d’Anjou, donna en fief à un pieux chevalier appelé Buhardus ou Buhard deux îles de la Loire dont la réunion forma plus tard l’île de Béhuard. L’une s’appelait l’île Marie et l’autre la Vacherie. Le comte voulait ainsi récompenser les loyaux services de Buhard. Geoffroy mourut en 1060 et Buhard, affligé par la mort de son bienfaiteur, donna les deux îles à l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers. À partir de cette époque, des chroniques rapportent plusieurs sauvetages miraculeux qui se sont produits sur le cours de la Loire en relation avec Notre-Dame de Béhuard. C’est le cas notamment d’un pécheur dont voici l’histoire. Le vénérable Sigon, abbé du monastère Saint-Florent au Mont-Glonne, redescendant la Loire, fut surpris par la nuit non loin de l’embouchure de la Maine. Il s’arrêta avec ses moines dans une île proche de Béhuard, en face de la chapelle de l’écluse Saint-Nicolas, comme on appelait à l’époque Notre-Dame de Béhuard. Manquant de provisions, ils appelèrent le pêcheur qui demeurait sur l’autre rive et lui achetèrent quelques poissons, et à l’invitation de l’abbé, il prit part au repas. Puis dans la nuit noire, il reprit son bateau pour retourner chez lui, mais un vent violent agita les eaux et il fut submergé par les vagues. Il n’eut que le temps de lancer des cris avant de couler. Les moines l’ayant entendu, se mirent à prier et apprirent le lendemain que le pécheur avait été sauvé grâce à l’intervention de la Vierge. Alors qu’il était sous l’eau, il avait vu l’abbé écarter avec son manteau les flots qui l’enveloppaient, puis avec son bâton, le soulever au-dessus des vagues. La Sainte Vierge voulait sans doute lui faire savoir aux prières de qui il devait la vie. La Vierge de Béhuard avait sauvé le malheureux qui, sans en avoir conscience, s’était cramponné à un des poteaux de l’écluse (cf. M. Dubreil, p. 14 et A. Fauvel, p. 50-51).

Au début du XVe siècle, la renommée des miracles opérés par l’intercession de Notre-Dame de Béhuard avait franchi les limites de l’Anjou. « Nous lisons, dit l’auteur de Notre-Dame Angevine, dans de très vieux registres de ladite chapelle et surtout au bas de certains tableaux qui s’y trouvent comme gages de vœux accomplis, que, dès l’année 1418, il s’y faisait des miracles, et que la Sainte Vierge avait voulu présider en cet endroit à toute la rivière de la Loire comme une étoile de mer, pour servir de guide et de port assuré à ceux qui se trouveraient en danger de naufrage. Le même auteur, trouvant le narré de ces miracles écrit en termes simples et au-dessus de tout soupçon de fausseté ou de supposition en rapporte quatre principaux. » (Dubreil, p. 15). Plusieurs témoignages attestent qu’au début du XVe siècle, se trouva déjà sur le rocher de l’île un oratoire où l’on venait « faire oblation » (cf. A. Fauvel, p. 53-56).  

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Louis XI et la construction de la chapelle (XVe siècle).
C’est entre 1469 et 1480 que le roi Louis XI, neveu du roi René d’Anjou, fit construire la chapelle actuelle, accomplissant le vœu qu’il fit dans sa jeunesse, en 1443, après avoir échappé de la noyade alors qu’il traversait la Charente pour aller guerroyer contre le comte d’Armagnac. Dans cet événement, son futur règne est comme condensé, à la fois combattant et plein de dévotion pour la Vierge Marie (il a aussi fait bâtir Notre-Dame de Cléry dans le Loiret, où il est inhumé). Est-ce en 1472 ou plutôt en 1474, alors qu’il venait de rattacher la province d’Anjou à la couronne de France que sa construction fut entreprise ? Toujours est-il qu’il est souvent revenu à Béhuard et qu’il eut ensuite l’idée d’y créer un chapitre royal, comme l’explique cet acte donné à Thouars le 20 décembre 1481 : « Pour la grande et singulière dévotion que le roi Louis onzième a eue à Dieu créateur et à la très glorieuse vierge Marie sa mère révérée et honorée dans l’église ou chapelle de Notre-Dame située et assise en l’île de Béhuard près d’Angers, laquelle est membre dépendant de la cure de Denée, il a depuis fondé et doté à perpétuité en ladite chapelle, un curé doyen, six chanoines, six vicaires perpétuels et trois enfants de chœur, pour y dire, célébrer certains services qu’il avait ordonné être dits en l’honneur de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie, sa mère, pour la conservation de sa personne et la prospérité de son règne et de ses enfants » (cité par Dubreil, p. 25). Afin d’assurer à cette collégiale un revenu convenable et de pourvoir à son installation, il acheta aux moines de Saint-Nicolas, représentés par le Frère Pierre Cornilleau, cellérier de l’abbaye, la propriété entière de l’île. Mais ce projet s’acheva avec la mort de Louis XI le 29 août 1483.

Charles VIII, son fils, fut dissuadé de mettre en place le chapitre et le transforma en un simple bénéfice pour le curé de Denée moyennant certaines observances et prières, dont le détail se lit encore sur une inscription gravée sur le mur de la chapelle. Il faut ajouter que la cloche que l’on voit dans le chœur de la chapelle a été installée par Louis XI afin que l’on prie pour la paix, ajoutant ainsi une mission supplémentaire à celle de la délivrance que souligne la chaîne des galériens qui serait un vestige de la libération par l’ordre de Malte de prisonniers du temps de la Révolution française. La « maison du Roy », à côté de la chapelle, qui abrite aujourd’hui le magasin des objets et livres de piété, rappelle les nombreux séjours qu’y fit le roi Louis XI entre 1472 et 1480 (15 fois, selon A. Fauvel, p. 70).  

À partir du XIXe siècle, les grands pèlerinages à « Notre-Dame l’Angevine ».
Au XIXe siècle, à la faveur des apparitions de la Vierge Marie à La Salette (19 septembre 1846), à Lourdes (18 apparitions de février à juillet 1858), et à Pontmain (17 janvier 1871), un mouvement général s’est produit en France d’un renouveau de la dévotion mariale dont Notre-Dame de Béhuard a profité. Quand en 1872, on parla du pèlerinage national de Lourdes, plusieurs paroisses se rendirent à la roche de Béhuard pour faire écho à cette grande manifestation de piété. Mais c’est surtout Mgr Charles-Émile Freppel, célèbre évêque d’Angers, qui a relancé le pèlerinage de Notre-Dame de Béhuard avec le premier grand rassemblement du 8 septembre 1873 (où affluent 15 000 pèlerins), qui fut suivi par bien d’autres. Un autre événement marquant fut l’édification du grand calvaire près de la Loire à la mémoire des soldats morts lors de la guerre de 1914-1918, et qui, depuis, sert de chœur pour le sanctuaire en plein air. On perçoit ainsi que l’intuition du roi Louis XI de prier pour la paix était prémonitoire.
 

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Et aujourd’hui, quel message ?
Le sanctuaire, ainsi que le village et toute l’île de Béhuard, connaissent ces dernières décennies un regain d’intérêt, notamment depuis l’inscription d’une partie du Val-de-Loire (de Sully-sur-Loire, Loiret, à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire) au patrimoine mondial de l’UNESCO (30 novembre 2000), qui a entraîné le développement du tourisme, avec de nombreux cyclistes et randonneurs qui s’ajoutent aux pèlerins traditionnels. Dans ce contexte, il faut souligner aussi l’intérêt croissant pour l’écologie de la part de nos contemporains, que l’Église, par la voix du pape François avec son encyclique Laudato sì sur la sauvegarde de la maison commune (24 mai 2015), encourage vivement : « J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons et ses racines humaines nous concernent et nous touchent tous » (n° 14). À la fin de son encyclique, le Pape associe la Vierge Marie à cette mission : « Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant, elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. […] Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Luc II, 19.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses. C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés » (n° 241).
 

Conclusion.
Au terme de ce parcours, on peut donc parler d’un déplacement dans la manière d’invoquer la Vierge. Jusqu’à maintenant, on se tournait vers Notre-Dame de Béhuard pour l’invoquer afin d’être sauvé du péril des eaux, des maladies ou de la guerre ; mais, même si cette attitude est toujours présente à travers les prières des visiteurs et des pèlerins, nous sommes devenus davantage conscients de la nature qui nous environne, de laquelle nous sommes tirés et pour laquelle nous devons agir en vue de sa « sauvegarde ». On prie moins pour se protéger de la nature que pour la protéger. Or justement, si autant de gens viennent à Béhuard, c’est parce que dans ce lieu, la nature est belle (une île sur la Loire), le village est beau (ayant le label « petite cité de caractère »), et tous, croyants ou non, sont attirés par la chapelle juchée sur le rocher. Ainsi Béhuard est un lieu de paix et d’harmonie, signe de la nouvelle naissance d’une humanité divisée ! N’est-ce pas de cette manière que l’on pourrait dénommer Marie à Béhuard : Notre Dame de paix et d’harmonie ?
Compléments
Sources documentaires

3 propositions pour construire l'avenir

Les 3 propositions que le Père Philippe Loiseau a faites le samedi 7 avril 2018.

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